La sécheresse oculaire après la ménopause

Le syndrome de l’œil sec est fréquent chez les femmes plus matures, et les symptômes peuvent aller de légers et peu fréquents à constants et sévères. 

Si vous êtes une femme de plus de 50 ans, votre risque de problèmes de sécheresse oculaire est nettement plus élevé que chez les hommes de votre âge. Dans une vaste étude portant sur des adultes avançant en âge, publiée récemment dans l’American Journal of Ophthalmology, la prévalence de la sécheresse oculaire (déterminée par la fréquence et l’intensité des symptômes de sécheresse oculaire déclarés par les participants à l’étude) était de 17,9 % chez les femmes et de 10,5 % chez les hommes. 

Le rôle exact de la ménopause dans le développement de la sécheresse oculaire n’est pas bien compris, mais de nombreuses femmes qui commencent à vivre leur ménopause ou qui sont déjà ménopausées souffrent de symptômes de sécheresse oculaire. 

Le traitement hormonal substitutif (THS) utilisé pour traiter la ménopause ne semble pas réduire le risque de sécheresse oculaire. En fait, le THS pourrait même augmenter le risque de sécheresse oculaire chez la femme ou en aggraver ses symptômes. 

Dans une étude publiée dans le JAMA (le Journal of the American Medical Association), les chercheurs ont constaté que les femmes ménopausées traitées par un THS présentaient une prévalence plus élevée du syndrome de l’œil sec que les femmes du même âge qui avaient choisi de ne pas suivre un THS (69 % de plus chez les femmes recevant des œstrogènes seuls et 29 % de plus chez celles recevant des œstrogènes plus de la progestérone ou un progestatif). En outre, plus la durée du THS était longue, plus le risque de syndrome de l’œil sec était élevé chez les participantes à l’étude. 

Les auteurs de cette étude ont conclu que l’équilibre des hormones sexuelles (c’est-à-dire, les œstrogènes et les androgènes) peut être important pour déterminer le risque de syndrome de l’œil sec, mais que des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ce rapport. En attendant, ils ont recommandé que les femmes qui prennent des substituts hormonaux pour la ménopause ou qui envisagent un THS soient au courant du risque potentiellement accru de syndrome de l’œil sec lié à ce traitement. 

Que pouvez-vous faire si vous souffrez de sécheresse oculaire ? 

Si vous approchez de l’âge auquel la ménopause survient couramment et qu’il vous a été diagnostiqué une sécheresse oculaire, vous devriez peut-être éviter la chirurgie de correction de la vue au laser. Les opérations telles que le LASIK et la PKR peuvent aggraver les problèmes de sécheresse oculaire. 

Si vous choisissez de consulter en vue d’une chirurgie réfractive, assurez-vous de parler de votre problème de sécheresse oculaire à l’ophtalmologiste qui vous examine. Votre ophtalmologiste pourra procéder à des examens pour déterminer si vos yeux produisent suffisamment de larmes pour qu’une opération des yeux au laser n’aggrave pas votre inconfort. 

Gardez également à l’esprit que de nombreux médicaments dont ont besoin les adultes de plus de 40 ans peuvent provoquer ou aggraver les problèmes de sécheresse oculaire. Les diurétiques (souvent prescrits pour des maladies cardiaques) et les antidépresseurs en sont des exemples. 

Si vous pensez qu’un médicament peut être la cause sous-jacente de votre sécheresse oculaire, pensez à en parler à votre médecin. Il est possible que le passage à un autre traitement médical soit tout aussi efficace sans provoquer de problèmes de sécheresse oculaire. 

Il existe de nombreuses causes de sécheresse oculaire qui peuvent toucher des personnes de tous âges, notamment des allergies oculaires et divers facteurs environnementaux. 

La première étape pour être soulagée est de prendre rendez-vous chez votre ophtalmologiste pour un bilan complet et une discussion sur les symptômes de sécheresse oculaire que vous pouvez présenter. La ou les causes de la sécheresse (elle est souvent de causes multiples : médicaments, collyres instillés pour une autre raison, dysfonctionnement des glandes contenues dans les paupières, malposition de celles-ci, maladies générales ...) et la sévérité et la nature des symptômes conditionneront pour une plus grande efficacité les différents traitements proposés. Bien que les collyres lubrifiants soient généralement recommandés pour les cas de sécheresse oculaire légère, renseignez-vous auprès de votre médecin sur les derniers traitements de la sécheresse oculaire et sur celui ou ceux qui pourrai(en)t vous convenir le mieux. 

Page publiée en mercredi 28 février 2024

Page mise à jour en mardi 5 mars 2024